
Contexte et Justification
Le 1er décembre de chaque année, est célébrée dans le monde, la journée mondiale de lutte contre le sida. Cette journée est une occasion de mettre en lumière tous ceux qui relèvent le défi quotidien de combattre le VIH/SIDA. C’est également le moment de montrer que, tous ensembles, nous restons mobilisés pour combattre le virus du sida sur tous les fronts : aider la recherche à améliorer les traitements, garantir l’accès aux droits et aux soins, combattre les discriminations et la précarité.
La généralisation de la prévention de la transmission mère-enfant (PTME) du VIH est l’une des plus grandes réalisations de ces derniers temps dans le domaine de la santé publique. Ces services sont de plus en plus intégrés, de nouvelles formules de prestation ont été introduites et en 2016, les trois quarts des femmes enceintes vivant avec le VIH ont bénéficié d’un traitement antirétroviral, afin d’améliorer la santé maternelle et d’empêcher la transmission du virus de la mère à l’enfant (ONUSIDA)[1].
Bien qu’on ait assisté à des progrès dans la prévention des infections au VIH chez les enfants, une analyse des données de l’ONUSIDA réalisée par l’UNICEF révèle que, si nous ne redoublons pas d’efforts, les objectifs fixés par l’initiative accélérer la riposte pour 2020, à savoir enrayer la transmission du VIH aux enfants, limiter les nouveaux cas d’infection chez les adolescentes et les jeunes femmes et intensifier le traitement des enfants et des adolescents porteurs du virus, ne seront pas atteints[2].
La majorité des nouvelles infections à VIH dans les pays à revenu faible et intermédiaire comme la Guinée, est due à une transmission de la mère à l’enfant. En Guinée, la prévalence du VIH chez les femmes enceintes vues en consultation prénatale est de 2,5% (contre 1,7% dans la population générale) et on estime à seulement 17% le taux de couverture des besoins en traitement des femmes enceintes séropositives et 10% celui des enfants vivant avec le VIH[3].
Pour la célébration de la journée mondiale en Guinée, l’ONG Action Médicale Guinée (ACMEG) a organisé une conférence sous le thème « Prévention de la Transmission Mère Enfant (PTME) », tiré du thème mondial « Connais ton statut », à fin mettre à profit les acquis majeur dans la lutte contre la pandémie du VIH/SIDA à travers le Ministère de la Santé et l’appui technique du Programme National de Lutte contre le Sida et les Hépatites (PNLSH), Comité National de Lutte Contre le Sida (CNLS) et Solthis-Guinée.
- Objectif global :
L’objectif de cette conférence est de mettre en lumière les acquis dans le cadre de la Prévention de la Transmission Mère Enfant (PTME) afin d’accélérer la riposte.
- Format de la conférence :
La conférence s’est déroulée avec les présentations sur diapos, la projection des vidéos (films) et une interaction avec les participants. Le président de l’ONG ACMEG, a tout d’abord remercier le Ministère de la Santé représenté par Dr Kourouma Mamady (Conseillé Politique Sanitaire) et les panelistes dont Dr Touré (représentant du Doyen de la faculté de Médecine), Dr Kaba (Direction Nationale des Laboratoire), Dr Baldé Mamadou Mouctar (Programme National de Lutte contre le VIH/Sida et les Hépatites), M. CAMARA Adama (CNLS), Dr DIALLO Ibrahima Sory Directeur Général de l’Institut de Nutrition et santé de l’Enfant (INSE), Dr DIALLO Oumou Hawa (Solthis-Guinée) et Dr LOUA Marcel (ONG ACMEG).
Il a situé le contexte de la conférence en mettant un accent sur le dépistage volontaire pour que tout le monde puisse connaitre son statut sérologique, mais aussi les nouvelles orientations données par l’ONUSIDA notamment les 90 -90 -90 (une cible ambitieuse de traitement pour aider à mettre fin à la pandémie du sida :
- A l’horizon 2030, 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique
- A l’horizon 2030, 90% de toutes les personnes infectées par le VIH dépistées reçoivent un traitement antirétroviral durable
- A l’horizon 2030, 90% des personnes recevant un traitement antirétroviral ont une charge virale supprimée.
- Cible :
Cette conférence a pour cibles, les étudiants de Médecine, de Biologie, les Médecins, les sage –femmes, les enseignants chercheurs et les femmes en âge de procréer.
Date et lieu : Elle s’est tenue le samedi, 08 Décembre 2018 dans la salle de conférence de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry (UGANC).
- Résultats obtenu :
Les panelistes ont intervenus successivement :
Le programme VIH/SIDA a fait l’état de lieu des services PTME en guinée depuis son intégration jusqu’en 2018 et ceux intégrés mais non fonctionnels. Il s’agissait entres autres :
- En 2010: le pays comptait que 80 sites PTME
- 2010 -2011: Nombre de site PTME est passé de 158 dont 89 fonctionnels
- 2015: 297/857 (34,65%)
- 2016 : 323/857 (39%)
- 2017: 394/857 (49,97%)
- 2018 : 429/857 (50,05%)
En 2017, le nombre de consultation Prénatal 1(CPN1): 353 073
- Les femmes enceintes testées : 294812 (64%)
- Les femmes enceintes positives : 3110 (1,4%)
- Le nombre d’enfant suivis : 930
- Les Enfants positifs : 394 (42.36%)
- le nombre de femmes enceintes sous ARV: 2 757 (89%)
- le nombre d’enfants sous ARV est de : 394
- le nombre d’Enfants ayant réalisé la PCR est de : 713
- le nombre d’Enfant avec PCR positive (+) est de : 64 (8,97%)
- le nombre d’Enfants sérologie 18 mois est de 618 dont 55 positifs soit (8,89%).
En 2018 : CPN1: 177413
- Le nombre de femmes enceintes testées est de : 106260
- Le nombre de femmes enceintes positifs est de 1447
- Le nombre d’Enfant suivis est de : 873
- Le nombre de femmes enceintes sous ARV est de1262.
- Le nombre d’Enfant sous ARV est de : 161
- Le nombre d’Enfants ayant réalisé la PCR est de : 272
- Le nombre d’Enfant avec PCR positive (+) est de : 25 soit (9,19%).
- Les Enfants sérologie 18 mois : 287 et 16 positifs (5,57%).
Nombre d’enfants sous ARV.
2016: 1831
2017: 20239
2018 : 2079 (Semestre 1)
Dr DIALLO Oumou Hawa (Solthis) a mis au point le contexte de la guinée dans le cadre du dépistage et de la prise en charge des enfants.
Faible accès au dépistage du VIH chez les femmes enceintes (2013-2014).
- 13% des femmes enceintes ont bénéficiés d’un dépistage du VIH au cours de la grossesse
- 40% rupture de test
Faible accès au dépistage du VIH chez les nouveau-nés exposés (2013-2014)
- 1% des nouveau-nés ont bénéficié d’un dépistage précoce du VIH
- 39% des enfants infectés ont été traité
Les projets en perspectives :
- Améliorer le dépistage du VIH en salle de travail
- Proposer un traitement plus puissant pour protéger les nouveau-nés à haut risque de transmission du VIH
- Soutenir et accompagner les mères
- Proposer un diagnostic et un traitement précoce du VIH pour les nouveau-nés.
Dr Marcel LOUA, a présenté la prise en charge thérapeutique des mères séropositives et des enfants nés des mères séropositives. Lorsqu’une femme est porteuse du VIH, son sang et le lait qu’elle produit contiennent le VIH. La transmission du VIH à son enfant se fait:
- Grossesse,
- Accouchement,
- Allaitement
Dr DIALLO Ibrahima Sory, a fait un récapitulatif de la prévention de la transmission Mère –enfant. Une mère séropositive sans prise en charge spécifique à jusqu’à 40 % de risque de transmission du VIH au Bébé. Cependant, une mère séropositive avec une prise en charge à 5 % de risque de transmission du VIH au Bébé.
Les six(6) moments clés de la PTME :
- Dépistage VIH des futurs parents: Connaitre son statut VIH pour donner toutes les chances à son bébé de naitre séronégatif !
- Pendant la grossesse : Prendre un traitement préventif pendant la grossesse pour réduire les risques de transmission du virus au bébé
- Lors de l’accouchement: Dès la naissance, des médicaments pour continuer à protéger l’enfant du VIH.
- Tester bébé au plus vite : Dépister le nourrisson dès six(6) semaines pour connaitre son statut VIH et adapter la prise en charge
- Durant l’allaitement: 1er test: négatif! Mais le combat continue jusqu’à la fin de l’allaitement.
- A 18 mois, dernier test : Après un dernier test à 18 mois, la petite Ange sort du programme PTME. La prévention a fonctionné !
Le Secrétariat Exécutif du CNLS représenté par le chef Département Partenariat et Société Civile, M. CAMARA Adama à intervenu en faisant le point sur les avancés majeurs et les perspective du CNLS.
Le Doyen M. Touré (Faculté de Médecine) a pour sa part féliciter et encourager l’ONG ACMEG pour avoir eu l’idée d’organiser cette conférence autour d’un thème si important qui est la PTME. Il a ensuite solliciter la reproduction de l’initiative pour l’année 2019.
Les procédures mises en place pour la prise en charge de mères infectées du VIH/SIDA ont été expliquées et compris les participants à travers une discussion entre les panélistes et les participants. M. CAMARA, à la clôture a souhaité passer à M. Touré pour procéder à la clôture de l’activité.
Conclusion : Cette activité s’est réalisée avec l’appui technique du CNLS en intrants notamment un carton de préservatif (7000 pièces) et une quantité symbolique de trente-six (36) casquettes distribués pendant la conférence.
La conférence a été une réussite et l’occasion pour nous entant qu’ONG Médicale de contribuer à capitaliser la célébration de la journée mondiale du VIH/sida en organisant cette activité. La sensibilisation à la prévention de la transmission mère –enfant doit être au cœur de la lutte contre le VIH car elle occupe une grande part dans les nouvelles infections à VIH.
Recommandation :
Au regard de cette activité, l’ONG formule les recommandations entres autres :
- Un partenariat avec les différentes entités intervenant dans la lutte contre le VIH/Sida, les IST et les Hépatites (le Programme National de Lutte contre le VIH et les Hépatites ‘’PNLVH’’, le Secrétariat exécutif du Comité National de Lutte Contre le Sida ‘’CNLS’’, comme prévu des Objectifs de Développement Durable (ODD 17).
- Plaidoyer auprès de l’état pour accroitre le financement dans le cadre de la lutte contre le VIH/Sida
- Organiser en 2019, une conférence scientifique sur un thème qui sera tiré du thème mondial.
Remerciement :
L’ONG Action Médicale Guinée, tiens à remercier :
- le Ministère de la Santé, pour son accompagnement,
- le Conseil National de Lutte contre le Sida (CNLS) , le Programme National de lutte contre le VIH et Hépatite (PNLVH) pour leurs appuis techniques
- aux autorités administratives notamment le Rectorat de l’UGANC, la faculté de Médecine, la Direction de l’Institut de Nutrition et Santé de l’Enfant (INSE) et la Direction Nationale des Laboratoires pour leur disponibilité.
Voici quelques liens utiles: [1]https://www.unicef.org/aids/files/Les_enfants_et_le_SIDA_2017.pdf
[2] https://aidsfree.usaid.gov/sites/default/files/guinea_peds_hiv_plan_2017-20.pdf
[3] https://www.solthis.org/fr/projet/5-projet-pilote-de-rattrapage-de-prevention-de-la-transmission-de-la-mere-a-lenfant-et-prise-en-charge-pediatrique/
Télécharger le rapport ici